Dans les bois l'amoureux Myrtil Avait pris fauvette légère; Aimable oiseau, lui disait-il: Je te destine à ma bergère. Pour prix du don que j'aurai fait Que de baisers, que de baisers! Si ma Lucette, si ma Lucette M'en donne deux pour un bouquet J'en aurai dix, j'en aurai dix, ah! J'en aura dix pour la fauvette. La fauvette dans le vallon A laissé son ami fidèle, Et tant fait, tant fait, tant fait, que de sa prison Elle s'échappe à tire d'aile. Ah! dit le berger désolé, Adieu les baisers de Lucette! Tout mon bonheur s'est envolé Sur les ailes de la fauvette! Myrtil retourne au bois voisin Pleurant la perte qu'il a faite. Soit par hasard, soit à destin, Dans le bois se trouvait Lucette; Et sensible à ce gage de foi, Elle sortit de sa retraite En lui disant: Console-toi, Console-toi, Myrtil, console-toi. ah! Tu n'as perdu que la fauvette!